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 La Longue route de Chilpéric

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MORTIANEL

MORTIANEL


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MessageSujet: La Longue route de Chilpéric   La Longue route de Chilpéric Icon_minitimeVen 27 Mar - 23:16

Vendredi 27 mars 1457


En ce petit matin de 1457, Chilpéric emprunta d’un pas décidé le sentier qui serpente entre les gros rochers qui marquent les limites du village.

Elle laisse derrière elle un amas de pauvres masures. Sans regret elle tourne le dos à ce village.
Un sentiment de soulagement l’envahi. Enfin, elle a trouvé le courage de partir. Depuis l’accident qui l’a défigurée, elle vit ici, d’abord recueillie par les sœurs hospitalières du couvent voisin, elle à été ensuite conduite ici en convalescence. Certes le village était pauvre, mais les gens l’avaient aidée à se soigner.

Malgré tout, elle avait eu envie de quitter cet endroit triste, oublié au fond d’une vallée tellement encaissée que les rayons du soleil ne la pénétraient plus pendant les mois les plus froids de l’hiver.

Elle aspirait à la chaleur, au soleil, la douceur de l’air printanier, le parfum des fleurs lui apparaissaient comme un trésor inaccessible.

Et puis, la morale très rigoureuse des gens du village commençait à lui peser. Elle se souvenait que les tavernes des autres villages étaient des lieux animés et gais, ici, à part le tavernier, il n’y avait jamais personne, aucune joie n’émanait de ces estaminets pourtant d’ordinaire conviviaux.
Toutes ces choses l’avaient conduite à prendre en ce petit matin frisquet, le sentier en direction du bas de la vallée.

Son souffle faisait un petit nuage devant son visage, elle releva sa besace sur son dos d’un coup d’épaule. Une miche de pain et quelques écus constituaient ses maigres possessions.

Elle tâta la bourse qui pendait à son côté, sentir son couteau à travers le cuir lui conféra un sentiment de sécurité.

Se lancer seule sur les routes n’était pas chose raisonnable, mais elle n’en pouvait plus d’attendre un improbable groupe de voyageurs, les gens d’ici étaient bien trop casaniers pour avoir envie de se lancer sur les toutes, les marchands avaient rayé de leur tournée ce village misérable où jamais personne n’avait le moindre écu à dépenser.

Elle n’avait même pas trouvé un bâton à acheter au marché, qu’importe, elle aurait bien l’occasion de s’en tailler un en cours de route.

Elle avançait d’un bon pas, le paysage se déroulait sous ses yeux, grandiose comme tout paysage de haute montagne. Maintenant, le soleil commençait à franchir les plus hauts sommets et éclairait petit à petit les prairies encore enneigées qui bordaient le chemin.

Chilpéric repéra les traces d’un lièvre variable, elle sourit. Elle ne manquerait pas de nourriture tant qu’elle serait dans la campagne, elle savait pêcher, chasser, fabriquer des collets bref, se débrouiller.

Pour le reste, elle aviserait au fur et à mesure des besoins. Le plus important étant d'éviter les brigands. Elle n’avait pas certaine que son aspect misérable les détournerait de leurs sombres desseins.

La journée était bien avancée maintenant, La faim commençait à se faire sentir. Elle avisa un gros rocher plat, réchauffé par les rayons du soleil. En quelques enjambées elle grimpa sur la plaque rocheuse, s’assit.
Elle tira de sa besace un morceau de pain, mordit dedans avec appétit, bu quelques goulées d’eau fraiche à sa gourde. Elle se reposa le temps de terminer le bout de fromage qu’elle avait « emprunter » à l’auberge du village. Puis, se remettant sur ses pieds, elle sauta allègrement du rocher et repris sa route, elle ne devait pas perdre trop de temps, la nuit tombait encore assez vite et elle voulait atteindre la cabane d’alpage qui lui servirait de refuge pour la nuit avant la fin du jour.
Au moins elle y serait à l’abri des bêtes sauvages et du froid, il gelait encore la nuit.
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MORTIANEL

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MessageSujet: Re: La Longue route de Chilpéric   La Longue route de Chilpéric Icon_minitimeSam 28 Mar - 22:13

Samedi 28 mars 1457

L’absence de bruit, le silence ouaté tirèrent Chilpéric de sa torpeur. Elle sorti la tête de ‘amas de haillons qui l’avait protégée du froid nocturne. Quelques braises rougeoyaient encore dans l’âtre sommaire de la cabane d’alpage. L’odeur des dernières brebis qui s’y étaient abritées à l’automne avait imprégné le moindre recoin. Elle fronça le nez, elle devait sentir la biquette à pleines narines.

Elle se leva, rajouta quelques buchettes sur les tisons, souffla avec application et bientôt de petites flammes apparurent qui réchauffèrent et éclairèrent la masure.

Chilp entrouvrit la porte. C'était bien ça, ce silence ouaté, durant la nuit, la neige avait tout recouvert de nouveau. La timide apparition d’un redoux de la veille n’était plus qu’un lointain souvenir.

Les flocons essayaient de pénétrer l’intérieur de la cabane, elle referma vivement la porte et mis de la neige à fondre dans un récipient, ajouta une poignée de farine de châtaigne, un bon gruau bien chaud lui permettrai de tenir toute la journée ;

Elle sorti pour reconstituer la petite réserve de bois. C’était la coutume : les cabanes restaient ouvertes servant d’abris aux voyageurs l’hiver. Chacun pouvait y trouver refuge, chaleur et des provisions d’urgence. La solidarité existant entre les montagnards, chacun reconstituait les réserves pour le suivant.

Chilp replia ses haillons, donna un rapide coup de balai sur le sol en terre battu, s’assura que les braises étaient bien éteintes. Elle jeta sa besace sur l’épaule et sorti dans le jour naissant. Le sentier commençait à disparaître sous une mince pellicule immaculée, déjà ses pas s’estompaient, sous la tourmente. Au loin un loup hurla. La voyageuse frissonna et s’engagea sur le sentier. Ce soir elle serait à Fribourg, la grande ville ! D’autres loups y vivaient et plus dangereux encore. La promesse d’un repas chaud dans une auberge animée lui donna du courage et c’est d’un pas ferme qu’elle continua sa route.
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MORTIANEL

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MessageSujet: Re: La Longue route de Chilpéric   La Longue route de Chilpéric Icon_minitimeMar 31 Mar - 21:22

A FRIBOURG

Elle étendit les jambes devant elle et regarda autour d’elle. Des hommes et des femmes étaient là riant et devisant autour d’une chope.
Le fumet des rôts cuisant dans l’âtre monumental chatouillait agréablement ses narines chassant l’odeur de laine mouillée.
A chaque ouverture de la porte Chilp voyait tournoyer les flocons, la nuit était tombée juste-après son arrivée en ville. Elle avait trouvé rapidement une auberge où se réfugier. Les éclats de voix et l’agréable odeur de victuailles qui s’en échappait l’avait convaincue de pousser la porte de l‘auberge communale.
Elle s’essuya les lèvres d’un revers de manche, posa délicatement la chope sur la table, sauça le fond de son écuelle avec le morceau de pain qui lui restait, elle était repue, il ne lui restait plus qu’à trouver un abri pour la nuit.
Anesthésiée par la chaleur, elle fixait les flammes dansantes, le vide envahissait son esprit. Elle resta un long moment ainsi goûtant la chaleur.
Un léger coup sur l’épaule la fit revenir à elle. Un voyageur se penchait sur elle :

- bonsoir, puis prendre place à votre table, je suis transi et désire me rapprocher du foyer.

Chilp sourit machinalement au voyageur, il était trempé et des flocons finissaient de fondre sur sa cape.
- Asseyez-vous, je vous en prie

Elle se décala un peu lui laissant la place auprès de la cheminée

- Vous avez l’air frigorifié, remarqua telle, la nuit s’est bien refroidie.
L’inconnu ôta la grande cape qui révéla une fine épée pendue à son côté. Il l’a mis à sécher devant l’âtre puis d’un grand geste ôta son couvre-chef, libérant ainsi une magnifique chevelure brune retenue en un catogan.
S’asseyant, il étendit ses jambes devant l’âtre, ses bottes imbibées d’eau se mirent à fumer.

- merci gentil damoiseau de me faire une place à la chaleur. J’ai en effet voyagé depuis de longues heures sous la neige et me voici bien aise d’être arrivé.

Il héla la servante :

-Holà charmante fille, une chope de ta meilleure bière pour mon ami et une écuelle de cette soupe pour moi.

Il reprit :
- Je me nomme Ogier, et suis voyageur itinérant, commerçant de-ci de-là au grès de mes humeurs.

Chilpéric sourit au jeune homme. Il l’avait prise pour un garçon, parfait, son déguisement était donc au point. Il convenant juste de ne pas faire d’erreur en parlant.

- Je me nomme Chilpéric et ne suis point damoiseau mais pauvre voyageur.
La servante revint déposant une écuelle fumante et une chope mousseuse devant les deux compagnons.
Chilpéric leva sa chope :
- A votre santé messire, que votre générosité soit récompensée
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MessageSujet: Re: La Longue route de Chilpéric   La Longue route de Chilpéric Icon_minitime

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